mardi 10 juin 2008

Millénium

Même si je ne bosse pas des masses les études et mon addiction informatique ne me laissent pas beaucoup de temps pour lire en dehors des sentiers autorisés. A part Harry Potter que je ne pouvais décemment éviter, tous les livres qui ont croisé mon regard cette année sont en rapport avec les arts de l'Islam, le Moyen-Age ou les collections du Louvre. Petite pause donc avant de me dire qu'il va falloir bosser pour la session de septembre.

Les hommes qui n'aimaient pas les femmes est le premier tome de la trilogie Millenium dont l'auteur est un journaliste suédois décédé en 2004 après avoir remis les manuscrits à son éditeur. En décembre dernier on pouvait voir la fille qui rêvait d'un bidon d'essence et d'une allumette sur tous les murs du métro et la trilogie vendue comme ZE super best-seller du moment et un grand moment de lecture. J'ai du mal à me plonger dans les phénomènes littéraires facilement, j'ai jamais lu un Beigbeder, je me suis mis à HP quand ma mamie m'a offert les quatre premiers, je n'ai pas lu les Bienveillantes, bref je reste à la masse de l'actualité. La couverture snob avec ce médaillon sur fond noir et les titres aussi déprimants que mystérieux ne m'encourageaient pas non plus particulièrement. Mais une amie prêtant le dit bouquin, une utilisation plus fréquente du train et une non-envie d'entamer mes révisions de spé m'ont convaincue de me laisser tenter par le polar de Stieg Larsson.

Allez on arrête le suspense, j'ai adoré le livre. Le premier tome raconte la rencontre du tandem que l'on retrouvera dans les épisodes suivants et leur première enquête, entre fantômes du passé et mystères financiers. D'un côté Mikael Blomkvist, journaliste économique réputé qui vient cependant d'être condamnée pour diffamation, un mec de quarante ans, séducteur blasé et inconditionnel optimiste. De l'autre Lisbeth Salander, hacker de génie mais enfant à problèmes, petite chose toute maigre dotée d'une intelligence et d'une volonté inattendues. La première moitié du livre raconte leurs chemins en parallèle, le long d'une affaire de disparition dans une riche famille d'industriels tandis que la deuxième montre cette équipe assez particulière cherchant tant bien que mal la clé d'une énigme qui ne marquera pas la fin de leurs problèmes. Je suis peut être trop mystérieuse et ça ressemble à du gloubi-boulga de mauvaise qualité mais il y a tant de choses dans ce livre qui se mêlent, des histoires multiples, des relations, qu'il est impossible de le résumer simplement sans le rendre fade.
Les personnages même si ils restent typés polar, dépassent le genre et sont réellement intéressants à suivre. La relation du tandem ne suit pas de schéma attendu et je suis impatiente de savoir comment cela va évoluer. Salander et Blomkvist se complètent sans vraiment être compatibles . Les sentiments sont cachés et les personnages sentent plus qu'ils ne ressentent ce qui les entoure. Rien n'est jamais clairement dit et rien n'est arrêté. Chaque personnage est seul avec ses idées et le reste vient après. J'aime beaucoup la vision assez sombre mais finalement assez juste que Larsson se fait des relations humaines, pleines de silences, de regards gelés et de pensées cachées. Sans concessions.
De plus Larsson était journaliste économique de renom et ça se sent. Les mondes financier et journalistique sont dépeints sans sensationnalisme, avec force et détails. On est parfois à la limite du documentaire tellement le récit semble ancré dans la réalité. 

Tout ça pour dire que mon échappée des sentiers de l'histoire de l'art est un succès et que je me jette immédiatement sur les tomes suivants. Et que je vous conseille vivement, si vous aimez les polars bien ficelés sortant un peu de la norme, de vous jeter sur les aventures du tandem complexe de Stieg Larsson.

5 commentaires:

Ana a dit…

ahem... pour beigbeig, je t'interdis de faire comme les irlandais pour le référendum sur le traité de lisbonne (le slogan étant "when you don't know say no") :p

et sinon, ton article donne super envie de lire le bouquin :) si seulement javais du tps.... :(

Ana a dit…

BY THE WAY
t'as trouvé des jellybelly ou point du tout à London finalement ?

Anaïs a dit…

J'ai complètement zappé les jellybelly, trop occupée à dire des bêtises toute la journée. Je verrais ça lors de mon prochain séjour grand-britton dans 3 petites semaines ^^

J'ai pensé a toi pour Beigbeder, si tu veux bien m'initier je veux bien essayer.

Ana a dit…

le truc c'est que pour apprécier fred à sa juste valeur, il faudrait ne pas le connaître, n'avoir jamais entendu parler de lui, et tomber par hasard sur "l'amour dure trois ans".

ahem. Mais à part ça, j'en avais fait un article il y a un bail, et ce livre là est vraiment l'un des meilleurs que j'aie lu, snobinard égocentrique de merde ou non.

(par contre, le reste est assez moyen, si ce n'est "windows on the world")

pfff fallait pas me lancer sur le sujet...

Anaïs a dit…

Non mais ça m'intéresse. J'ai que l'image insupportable de lui à la télé et de 99F, je ne demande qu'à changer d'avis. SI tu me dit que l'amour dure trois ans vaut le coup j'essaierai surement cet été ^^