mardi 29 avril 2008

La ville aux 7 collines

Ce n'est pas Rome même si le compte de vallons est bon mais Lisbonne. Une ville que je ne pensais pas apprécier autant avant d'y mettre les pieds et qui a été une surprise radieuse. Le charme discret des villes secondaires pourrait on dire mais c'est sûrement bien plus que ça.


La ville est coincée entre les collines et la mer, en une succession de montagnes à explorer. On s'y sens à l'aise très rapidement, avec des quartiers repères qui aident à prendre ses marques, la Baixa, quartier moderne imaginé après le tremblement de terre de 1755 par un marquis visionnaire ou encore la colline serpentine de l'Alfama ou le plus branché Bairro Alto. Des lieux parfois assez différents mais tous unis par une atmosphère vraiment incroyable. Je crois que c'est ce qui m'a le plus marqué, cette couleur, ce rythme, peut être tout simplement le ton de la ville. Tout invite à la rêverie dans des quartiers tortueux, à la recherche d'un escalier magique ou d'une vue surréaliste comme l'apparition de cet ascenseur public qui relie une colline un peu haute au quartier plat de la Baixa en faisant un crochet par l'imagination de Jules Verne.

Cette rêverie urbaine est prolongée par les nombreux parcs de la ville. Et on ne parle pas de trois buissons autour d'une fontaine mais de palmiers, de figuiers de Barbarie, d'orangers, de ficus géants et même de bananiers autour de lacs où nagent des cygnes. C'est comme faire un trekking à Bornéo ( bon ya peut être pas de cygnes à Bornéo ) mais sans les problèmes de palu, de chaleur et de décalage horaire. On a presque envie de se prendre pour Indie, à la recherche d'un autre temple maudit ( ou d'un crâne de cristal pour ceux qui aiment les mises à jour ).


Côté musée, parce que c'est aussi ça qui intéresse, Lisbonne est là aussi une bonne surprise. Du musée archéologique dans une église à ciel ouvert, aux églises accompagnées de leur couvent bien au calme en passant par Bélem, le musée des azulejos dans un cloître manuélin, les arts appliqués dans un vieil hôtel particulier ou encore les Beaux-Arts abritant entre autres la tentation de saint Antoine. Et puis un petit mot à part pour la fondation  Gulbenkian, le merveilleux musée de Monsieur Calouste dans un parc dont Frank Lloyd Wright serait fier. On pourrait parler de chaque galerie, trésor patiemment sélectionné, mais la plus connue et la plus riche reste celle d'art islamique. Au milieu de la céramique lustrée, des lampes de mosquée et des tapis persans on remarque à peine le pichet d'Ulugh Beg ( spéciale dédicace à Mathilde ), Graal timouride du XVème siècle. Comme j'ai encore des problèmes de photos, pas de joli pichet de jade mais une belle Diane de la fin XVIIIème qui veille en solitaire sur la collection et part chasser à la nuit tombée dans le parc du musée.


Mais le plus agréable, c'est à coup sûr de sortir d'un musée en fin d'aprèm, quand le soleil ne brûle plus ma peau de rouquine et de se poser à une des terrasses qui dominent la ville comme celle du Largo das Portal do Sol. Bon tout le monde s'en fout de comment ça s'appelle mais ze point is que la vue est very sublime de là. Les toits, le Tage, un gros palmier qui veille sur l'ensemble. Et puis cette petite buvette avec ses quelques tables, ses jus de fruit et autres douceurs des papilles ( gâteaux aux amandes, ginja, petit muscat local, liqueur d'amande ) qui font bien plaisir. Le farniente version atlantique et légèrement rétro.

lundi 21 avril 2008

On garde le sourire

Je profite que mon avion ai 8 heures de retard pour repasser à la maison piquer un roupillon et vous dire que je ne serai pas là cette semaine. Bah oui, je me suis quand même pas pointée à 6 heures à Orly pour le plaisir de faire le trajet dans l'autre sens. La moitié du monde le sait mais quand même, je pars à Lisbonne.
Je sais je sais je suis trop tiptop sur les voyages, Florence, Lisbonne, Cannes, la Boissière-Ecole ( comment ça vous connaissez pas le beau village où habite ma grand-mère ?? ) et cet été Leeds. Enfin pour le moment j'essaie de me convaincre que les vacances commencent bien et tant qu'on y est, que les exams ne sont pas dans deux semaines. Malheureusement si et va falloir faire avec.

Bonne semaine à tous, à ceux qui révisent, qui mails, qui écrivent, qui dorment, qui papotent et qui profitent de la vie aussi.

samedi 19 avril 2008

Le petit caporal

J'ai vraiment l'impression d'être un despote en ce moment. J'aime bien ce genre de phrase bateau à souhait où tu peux finalement y voir ce que tu veux, un peu comme pour les nuages. Anyway bref bref bref en ce moment je me sens tyrannique.


Même si ils ne me l'ont pas dit parce qu'ils sont gentils et que les conflits c'est pas notre truc, je suis quasi sûre que les loulouto en ont eu marre de moi. Je les ai obligé à manger des galettes fourrés à midi, j'ai imposé des itinéraires et j'ai même presque engueulé Alex parce qu'on était pas d'accord sur les gâteaux à acheter. Quelle misère. J'en profite donc pour faire mon mea maxima géantissima culpa. Le blog ça doit aussi servir à avoir la conscience tranquille. C'est un peu une machine à blanchir les mauvais comportement. Mais quand même forgiven but not forgotten comme disait The Corrs. On sait jamais, les envies de dictature ça peut revenir comme une mycose mal soignée.

A cela il faut ajouter mon despotisme autorisé sur la spé cinéma. CP auto-proclamée comme dans la quasi totalité des spés de l'école, I have ze power ! Et l'impression d'être importante quand on envoie des mails à plein de monde, qu'on en reçoit de Païni himself, de personnes obscures de l'administration ou de l'organisation du festival de Cannes ( mon moment de gloire ). Comme le dit avec plein de sagesse Baloo, il en faut peut pour être heureux. Et bin pour moi c'est une boite mail bien remplie genre comme si c'était la preuve que ma vie était réussie. Faut que j'arrête de boire la javel, ça passe pas bien.

Je serais donc un tyran chronique légèrement violent et obsédé par la nécessité de réussir. J'aimerai bien savoir à quel grand homme ( ou femme d'ailleurs ) gentiment autocrate je ressemble. Si quelqu'un a une idée, qu'il parle ou se taise à jamais.

C'était l'article inutile du weekend et la petite séance d'auto-psy, merci encore d'être nombreux à nous écouter sur RadioJ'aiDesProblèmes. A la semaine prochaine pour de nouvelles aventures.

vendredi 18 avril 2008

Firenze, bueno super bueno

Voyage entre amis oblige, petit compte-rendu même si je sais que les amis en questions sont les principaux lecteurs du blog et qu'ils connaissent donc déjà l'histoire. Mais qu'à cela ne tienne, y a peut être d'autres gens que ça passionne et surtout, vu l'approche imminente des exams, c'est toujours bon de se souvenir qu'on s'est pris cinq jours de vacances.

Les vacances ont commencées à Pise ce qui est en fait très logique vu la taille de l'aéroport de Florence. Sous la flotte à 9 heures du mat, une ville déserte à visiter, un vrai plaisir. Passage obligé devant la tour et première pizza puis on file vers la grande ville.


Je vais pas tout faire jour par jour non plus mais l'important et de dire qu'il ne faisait pas aussi beau que prévu avec un petit vent froid et quelques averses mais que quand même ça allait. On a dégusté des musées et des églises presque à la chaîne, des Offices archi connues avec du Boticelli, du Giotto, du Titien et du Raphaël au couvent un peu excentré de San Marco ou aux Carmes de l'Oltrarno abritant la chapelle Brancacci. Et au bout de cinq jours et d'une vingtaine de lieux visités on peut dire qu'on en a marre des fonds d'or, des vierges à l'enfant, des fresques et des polyptyques en tous genres. C'est beau je dis pas mais comme le dit si bien une de mes pubs préférées " have a break, have a kitkat ".

Pour moi pas de risque de syndrome de Stendhal , j'aime bien les oeuvres d'art mais pas au point d'en faire une crise existentielle et de me dépersonnaliser. Et puis ça fait super mal aux pieds toutes ces visites, sans mon baume spécial pieds de randonneur je rentrais en civière. Mais c'est quand même super de voir toutes ces petits bouts d'histoire, d'avoir l'impression de se balader dans un musée géant à ciel ouvert.


Et puis je ne le redirais jamais assez mais merci les loulouto pour ces petites vacances. J'ai passé cinq jours terribles malgré quelques petits coups de gueule. C'était sympa de pas se prendre la tête, d'avoir le temps et d'apprendre aussi à se connaître. Parce qu'il faut aussi bien le dire, ya des choses qu'on ne soupçonnait pas avant de partir. J'ai ainsi découvert que Tim est un lecteur attentif de Cosmo et un lointain descendant de la Marie-Madeleine de Donatello, qu'Alex connaît les chansons de Notre-Dame de Paris aussi bien qu'une midinette de 14 ans . De son côté, Mathilde n'a jamais autant sorti de bourdes et de phrases de blonde de sa vie ( dès que je les retrouve je les poste ). 
A cela il faut ajouter un sens de l'humour histoire de l'art vraiment déplorable, une incapacité à se faire comprendre et à parler aux autochtones et on a une petite idée de la bande de pieds nickelés qu'on était. La palme du jeu de mot le plus pourri revient à Alex et à son Nelson Chandella mais on pourrait aussi parler des rathatouilles et de Strozzi Osbourne je crois qu'il n'y en a pas une pour sauver les autres. On est vraiment supero comico.


Je pourrais encore en parler un bon moment mais j'en garde un peu pour plus tard ça peut toujours être utile et remonter un moral défaillant. Simplement pour dire que les vacances c'est trop super, surtout avec des pizzas, des glaces et des potes qui fond la sieste après le repas.

vendredi 11 avril 2008

On décolle

Encore deux petits cours de cinéma et l'année est finie. Quatre heures à parler de films asiatiques et à faire le bilan de l'année et puis hop on s'en va. Virginia m'a dit hier qu'elle ne reviendrait plus à l'école jusqu'aux écrits de spé et bam j'ai réalisé qu'effectivement cette année était partie en fumée, vite fait bien fait et que maintenant tout va s'emballer à propos des exams.

Alors moi pour réviser c'est bien simple, c'est ici.


Dans le jardin des Cloisters de New-York, oasis de silence et de verdure à l'extrême nord de Manhattan. Bon il faut accepter de se taper une grosse demie heure de métro craignos et un peu de marche pour y arriver mais une fois qu'on y est c'est superbe. 
Le bâtiment a été construit à partir de morceaux de monastères européens, c'est un peu austère, à mi chemin entre la forteresse et le couvent  ( alléchant non ? ). Mais l'austérité des murs est compensé par la richesse des collections, de l'or tout plein, des bijoux pierreprécieusés, des reliures ciselées, des crucifix ouvragés, des belles tapisseries dont l'ensemble de la chasse à la licorne. Et surtout une magnifique collections de manuscrits, livres anciens et enluminures parmi lesquels les Heures de Jeanne d'Evreux. Bon pour ceux qui ne sont pas à l'école je suis désolée ça ne dira pas grand chose mais pour les enthousiastes 2èmes années comme moi, c'est un truc à connaître et d'avoir vu cette petite chose grosse comme un miroir de poche, aussi importante dans l'histoire de l'art que Notre-Dame ou que la Joconde, c'est émouvant ( allez on verse une larme ).


Mais les Cloisters c'est donc surtout un jardin médiéval qui regorge de plantes qui sentent bon, une vue superbe sur le New Jersey ( enfin je crois que c'est le New Jersey ) de l'autre côté de l'Hudson. Un lieu où l'entend plus rien alors qu'on est en plein milieu d'une des plus grandes villes de la planète. Si il fait trop chaud on se pose sous les arcades et on profite juste du moment, sinon on peut se balader entre les petits groupes de plantes, se remplir les narines et la tête de ces odeurs et finir sur un petit banc en bois au bord d'une terrasse. C'est là que je veux faire mes révisions, entourée de beaux objets et de citronniers. 

Comme chaque année New-York m'appelle ( ouah ouah ). Je vais définitivement envier Ana l'année prochaine.

Sinon pour ceux que ça intéresse je ne suis pas là jusqu'à jeudi. Comme je ne pouvais pas réviser aux Cloisters je me suis rabattue sur Florence héhéhé. Je sais je suis à plaindre. Musée, église, musée, glace, église, pizza, musée, balade . . . On se rattrape comme on peut.

mercredi 9 avril 2008

The Girl Can't Help it


Une chanson terrible de Little Richard, pleine de bon son 50's, de choeurs et de rythme pour faire tourner les jupes des bals de promo. C'est aussi un film de 1956 avec Jayne Mansfield dans le rôle principal. Elle joue une fille simple qui n'aspire qu'à tenir gentiment une maison et faire la popote mais bizarrement personne ne la croit à cause de sa plastique méga ouahouah, de sa blondeur et de son apparente futilité. Sur son passage, les glaçons fondent littéralement et le lait se met à bouillir. Elle est fiancée à un ancien mafieux qui veut en faire une star de la chanson pour l'épouser en grande pompe. Le fiancé fait appel à un manager sur le retour pour s'en occuper mais on découvre bien vite que la belle écervelée chante comme une casserole. Voila en gros pour l'histoire.

Tout au long du film on croise des stars de l'époque comme Gene Vincent, les Platters, Julie London en fantôme amoureux, Eddie Cochran ou Abbey Lincoln qui a sorti l'année dernière un très joli album de reprises. Et bien sûr Little Richard que l'on entend à plusieurs reprises, dans la chanson du générique, quand la blonde fait tout exploser en marchant dans la rue ainsi que dans un club ou Jayne Mansfield se dandine dans un fourreau rouge impeccable pour attirer l'oeil du patron. Ses chansons sont à l'image du film, très typées rock des débuts, rythmées et super joyeuses. Elles ont la même énergie et la même insouciance ce qui crée un ensemble très pop. Ce côté pop est aussi du  à un très bon Technicolor ( et j'adoooore le Technicolor ) avec une symphonie de roses, de turquoises, de rouges et de jaune bien vif. Pour se remonter le moral, entre ça et 13 Tzameti ya pas à hésiter je choisi Little Richard.


Puisqu'on y est, une petite réplique : " Number one I  just kissed your future wife, number two I'm in love with her, number three go ahead and hit me "

Et en lien ( parce que j'arrive pas à mettre les vidéos nianiania ), LA scène du film où Mansfield en dinde sublime déchaîne les pulsions masculines sur son passage, ça résume bien l'esprit du film, potache mais pas lourd et surtout très stylisé. Et n'hésitez pas à voir les autres vidéos ( la totalité du film ou presque et sur Youtube ) et pourquoi pas même voir le film en entier d'un seul coup, ça vaut vraiment le coup.

samedi 5 avril 2008

Contrôle technique

Se balader et bosser ( un tout petit peu ) au Louvre relève parfois de la visite chez Caterpillar. Et le mercredi est le jour du grand ménage. Rien de bien méchant, on s'assure que tout fonctionne, on répare les trucs cassés. Sauf que le Louvre, c'est pas la maison de mémé, il suffit pas d'un escabeau pour changer une ampoule.


Et on ne se contente pas d'un chiffon et d'un produit à vitre en spray pour nettoyer la pyramide. Déjà parce que ça chuinte quand on frotte le chiffon sur la vitre et que c'est désagréable comme bruit et aussi parce qu'on a trouvé un moyen beaucoup plus classe. On a récupéré un robot lunaire ( ou martien c'est au choix ) à la Wall-e et il récure les petits losanges tout seul comme un grand. 
Il est pas mignon à faire de la luge au dessus des touristes ?

mardi 1 avril 2008

Ladyhawke & Princess Bride

Spéciale dédicace aux années 80. C'est à la mode je sais bien mais je suis méga hype c'est bien connu. N'ayant toutefois pas adhéré aux leggings, aux lowboots, aux paillettes et aux perfectos ( perfecti ?? ^^) en cuir bleu, ma passion pour les années 80 se résume à la musique et au cinéma. Et comme il se trouve que c'est sensé être ma spécialité ( le cinéma ), un petit hommage à cette décennie bénie des dieux.

L'origine de cet hommage est le visionnage hier soir de Ladyhawke, oeuvre du grand cinéaste Richard Donner ( la tétralogie de l'Arme Fatale c'est lui ). Ce film est un pur condensé eighties. Un méchant très méchant faisant un pacte avec le diable, un héros qui blague tout le temps, des tenues rouges et des cotes de mailles en alu qui brillent comme des pares-soleil en été et surtout, surtout une musique que ne renierait pas un flipper dans un PMU. Du synthé partout, de la grosse percu qui fait mal et des effets genre soleil qui se lève zioooooooooonnnnnnnnnn. Pas de rapport avec la musique médiévale ? Là n'est pas la question. On est ici dans un art au delà de l'Histoire, des pertinences chronologiques et de toute vraisemblance avec ce qui a pu se passer au XIIIème siècle en Europe.
C'est ce joyeux mélange d'imaginaire médiéval et de fantastique qui a en partie donné naissance à la fantasy. Les années 80 ont grandement contribué à la culture no-life et pas seulement en démocratisant les consoles video. C'est pas pour rien que tous les geeks de la planète connaissent Willow et Princess Bride. C'est pas nouveau comme théorie, j'invente rien mais j'aime beaucoup l'idée que le pire cinéma du XXème siècle ( place hautement disputée par beaucoup, Ed Woods en tête ) a engendré une telle industrie et une telle culture. 

Pour savoir vers quoi le monde évolue le plus utile n'est pas de regarder ce que font les élites, la Création, l'Art, mais de savoir ce qu'il se passe en bas, dans le caniveau de la culture, dans la masse. C'est de là que sortent bien souvent les plus belles choses ( le cas échéant les plus marrantes ).



Edit : plus de belle image de Ladyhawke parce que ça marche pas ( bonne raison n'est ce pas ) et que mon ordi me fait des misères pour en mettre une nouvelle.