samedi 16 août 2008

Mes oiseaux

Vendredi dernier, profitant du sacro-saint 15 août férié, j'ai enfin rencontré mes cousins. Je sais, ils sont grands, je devrais déjà les connaître, mais ces deux petits loulous sont spéciaux.
Artium et Dyenis ( je ne sais toujours pas comment ça s'écrit honte à moi ) sont arrivés en France depuis un mois, adoptés dans le bonheur par mon oncle et ma tante. Ils viennent des grandes plaines russes, près de Iekaterinbourg, plus précisément de Perm dans le district de la Volga, juste avant l'Oural comme cette carte très claire vous le dira sans doute. Autrement dit pas la porte à côté.
J'essaie encore et toujours de m'imaginer quel choc et quels changements intenses ils doivent vivre depuis qu'ils sont avec nous. Sans tomber dans le misérabilisme, mes cousins ont passé leur enfance dans un orphelinat sans trop de moyens, dans une petite ville reculée, à mille lieux de la vie aisée et de l'ouverture sur le monde qu'ils commencent à entrevoir. Quand mon oncle leur a montré une photo de la Tour Eiffel les loulous croyaient que c'était sa maison. Sentez le décalage . . .

En tous cas, ils me font absolument craquer. Je suis désolée d'imposer ma famille à la une mais on ne reçoit pas des petits diables russes tous les jours.
Parce qu'il faut le dire, la paire a de l'énergie à revendre. Les parents sont déjà sur les rotules et une aprem avec eux vous remplace l'aérobic-abdo-fessier hebdomadaire. Ça fonce à trottinette u mépris des règles de circulation les plus élémentaires ( on ne rentre pas dans les gens ), ça court, ça rigole, ça se pousse et ça s'émerveille. Pour tout et pour rien, pour la moindre chose. Avec une prédilection pour ce qui touche à l'eau. Une fontaine vaut tous les trésors du monde à leurs yeux. Ici les deux sont restés scotchés devant l'arrivée d'eau d'un bassin, ça mousse et ça va vite que demande le peuple ? Parmi la centaine de mot qu'Artium connaît déjà, celui que j'ai le plus entendu c'est foooontaiiine ( avec une voix grave faite pour rouler les "r"). Vu mes capacités intellectuelles réduites et mon sens du jeu 1er âge ultra-développé, pas la peine de vous dire que je suis aux anges. Où qu'il est le bébé ah le voilà version grands garçons, course endiablée au milieu des fous rires et inventions en tous genre autour de légo, de feuilles mortes et de crocodile articulé. Le genre de preuve incontestable que l'âge adulte n'est pas encore pour moi.

Vous l'aurez compris, je suis amoureuse. Ces deux anges farouches m'ont fait fondre du début à la fin. Pas toujours facile quand on ne parle pas la même langue et qu'ils restent malgré tout encore un peu étrangers à leur nouvelle vie. Mais le visage rayonnant d'Artium et le rire gigantesque de Dyenis valent toutes les peines et tous les efforts. Ce n'est que le début et je vais savourer tous les moments avec eux, de joyeuses découverts, d'amour à la pelle et d'émerveillement.
Merci mes oiseaux.

mardi 12 août 2008

Etat des lieux

Ana l'avait déjà fait après avoir constaté avec surprise que le pull qui fait la poussière faisait des entrées sur son blog. En jetant un oeil sur mes statistiques affreusement palpitantes générées par le gentil-mais-pas-très-évolué Google Analytics j'ai découvert plusieurs faits des plus passionnants.

Tout d'abord en été il y a moins de monde. Incroyable mais vrai. Je dois avouer que le quidam du web ne fréquentait pas en masse mon blog en temps de paix, mais là c'est carrément du suicide internétique. Heureusement que je ne vis pas qu'à travers l'amour de mes ( humhum rares ) lecteurs sinon je serais six pieds sous terre et vive le sapin. 

Ensuite je dois remercier parmi tous ces téméraires individus ceux qui ont eu le courage de revenir et ceux qui passent du temps sur ma pageounette. Very happy je suis de constater que toutes mes visites ne sont pas due à des erreurs du hasard et que des gens viennent effectivement pour lire les billets so spirituels et tellement bien fait de la mort qui tue que je suis un génie ignoré du XXIème siècle ( je vous vois venir avec vos commentaires désobligeants, oui je m'aime et alors ?? ). 
Au sein de cette docte et brillante assemblée de lecteurs de bon goût je rend particulièrement hommage au(x) lecteur(s) de Montpellier avec ses ( leurs ) 41 visites ainsi qu'à Clichy et Neuilly qui ont la bonne idée de rester longtemps à chaque fois, flattant ainsi mon égo d'auteur incompris. Vanves, le Kremlin, mes cousins de Bordeaux et les amis à Nîmes où dans le néant complet de la France ( au centre, avec les volcans ) sont bien sûr présents et je les en remercie.

Une dernière chose avant de refermer cet article définitivement nombriliste n'ayant aucun autre intérêt que de regonfler l'amour propre de son rédacteur. 
Les mots clés. 
C'est eux qui m'ont poussé à dédier l'élucubration nocturne que voici à la passionnante analyse des visites de ce blog. J'avais déjà parlé du pichet d'Ulugh Beg, délice de jade qui m'avait causé de nombreuses ( ouaouh 50 pèlerins ) et inattendues visites. On le retrouve donc en bonne position avec des mots clés aussi peu imaginatifs que : enfinvoila.blogspot, edlien, ecole du louvre, clichés edl ou encore un enfinvoila anaïs edl qui vous assure à coup sûr de tomber sur cette page. Il y a aussi les références à un article particulier comme banquette tdo, i'm a loser baby so why dont' you kill me, gym hebdomadaire ou sept collines. Je suis ravie de voir que certains articles marquent un peu où sont assez bizarrement tournés pour être référencés. Il y a enfin les mots étranges, les formulations obscures dont on ne sait ni d'où elles viennent, ni pourquoi et encore moins comment. Ana avait donc son pull à faire la poussière, je vous gratifie à mon tour de mes petites bizarreries, preuves d'un lectorat en parfaite santé mentale.
Dans l'ordre des visites générées nous avons : 
  • bidon d'essence allumettes j'y vois pas claire sans mon fusil à lunette. Je laisse la faute et reste perplexe face à cet histoire de tir et d'arme à feu. Le patrimoine militaire fait des ravages de plus en plus graves.
  • Perdu mes amis. Alors ce n'est pas encore arrivé mais apparemment ça pourrait me tomber dessus. A surveiller.
  • Alfama craignos. Oui celui ci reste logique puisque je suis allée à Lisbonne. Mais tout de même, je vois pas comment on peut tomber chez moi avec ça. J'ai adoré l'Alfama, j'y retournerai bien faire une sieste au soleil.
  • Asile de Picpus. Celui-ci aussi est logique quand on y pense, je veux dire, le 12ème n'a jamais eu la réputation d'être un endroit sain pour l'esprit et Picpus regorge de fous en tous genres : femme à barbe, fanatiques chrétiens, vieilles dames pas propres ou étudiants givrés. Je ne savais  juste pas que ce blog dégageait si fort l'empreinte décalée de mon beau quartier. Picpus madness forever.
  • Last but not least : fétichisme du velours. Je remercie simplement celui ou celle qui a eu l'idée brillante de rentrer ça pour accéder à mon dépotoir en ligne. Si il/elle veut bien me contacter et me donner l'explication de cette expression incongrue. Félicitations, je ne sais pas comment tu l'as découvert mais je l'avoue devant Dieu mais surtout devant mon écran, j'aime le velours.
Voilà donc la fin de cette navrante parenthèse sur l'état de santé de mon petit blog. Je sais ça va pas fort mais il fait de son mieux. Et moi je file dormir avant de commencer à déblatérer des débilités en mode majeur.
Amis du soir ou du matin qui se lève tôt pour voir les Jeux, bonsoir.

samedi 9 août 2008

Devinez mon job d'été . . .


Il parait que c'est un boulot fait pour moi, adapté à ma nature de fouine et de feignasse.
Je ne porte pas de petit tablier et de grosse robe à fleurs mais j'ai bien une armada de balais et cet air inimitable de ceux qui inspirent confiance.
Oui oui, ma principale occupation c'est dormir. Sauf quand ya du courrier où qu'un petit vieux vient me les briser. En fait ma vraie principale occupation, c'est faire acte de présence. Comme au lycée.
Affirmatif, les gens viennent me voir pour me dire qu'il fait beau et que " moi ça fait 48 ans que j'habite ici ". Je sais, je vis une expérience spirituellement enrichissante.
Le positif, après Agnès Benoît, les gens qui puent dans le métro et les touristes dans l'aile Denon, les vieux sont bien ce qu'il y a de plus pénible à supporter. Chez moi on les trouve même en version raciste et/ou pas propre ce qui rajoute incontestablement à leur charme.
Et enfin Dieu nous tripote et je le remercie, oui je suis bien payée, assez en tous cas pour prendre avec sérénité cette avalanche de bêtise humaine et d'ennui profond qui me poursuit depuis une semaine.

Mais faut pas croire hein, je suis pas malheureuse. On me paye à faire ce que je fais d'habitude en plus chiant, avec des gens passablement stupides, ça pourrait être pire . . . Je pourrais VRAIMENT travailler.

lundi 4 août 2008

Ma nouvelle envie



Ma lubie d'hier soir. Un tour dans les îles. 
Partir de Rhodes la médiévale et remonter en passant par Samos, Chio, Lesbos, Lemnos, une vue lointaine du mont Athos et repartir par Thessalonique ou Athènes. 
Je ne connais pas la Grèce et je ne suis pas particulièrement attirée par les maisons bleues et blanches et le côté Poséïdon mais les îles est de la mer Egée ont un autre air. Un air turc peut être, un air d'Orient et de mélange, un air sauvage puisque ce sont les moins touristiques, un air pur avec des plages, des routes et des montagnes à avaler. Un air de possibles tout simplement et de voyage à l'aventure.
Mais d'aventure maîtrisée, faut pas déconner non plus. Une petite aventure, sans trop de danger mais assez loin et assez différente pour s'évader. Des trajets en bateau, des petits villages, des monastères perdus et des nuits sous la tente. Pas forcément de grand frisson mais quelque chose de nouveau. Mon imagination se met déjà en marche devant les remparts de Rhodes, le monastère de Nea Moni et les dizaines de plages désertes ou presque, à bord des ferries pour aller d'une île à l'autre, face à l'eau cristalline et au trésors cachés.
Un mélange d'excitation et de sérénitude, de découverte et de jouissance simple d'un horizon inconnu.
J'ai envie de partir. De faire mon tour non pas d'Italie mais des petites îles du bout de l'Europe, mon Odyssée.

N'hésitez pas à cliquer sur la cartounette pour mieux voir l'archipel de mes envies.
Si quelqu'un connaît déjà je prend tous les conseils sur la Grèce, les bateaux, les popes à poux et le régime tomate-huile d'olive.

vendredi 1 août 2008

Chronique de fin de semaine

J'avais tout pour être heureuse. 
Je suis partie mercredi passer quelques jours chez ma mamie que je n'avais pas croisée depuis deux bons mois. J'étais assurée de pouvoir lézarder à ma guise dans la cour de sa maison au milieu de la forêt de Rambouillet. Ma mamie s'occupe toujours de tout et très bien. On arrive, on mange au chinois qui fait un buffet terrible qu'on dévalise jusqu'à se pourrir le bide puis on roule vers la maison du bonheur avec au programme lecture, sieste et ping-pong.

Sa maison est depuis que je suis toute petite un de mes lieux madeleine. Un qui n'a pas changé, où le temps et les habitudes sont restés ceux de l'enfance. Le portail qui s'ouvre, la voiture qui roule sur le gravier de la cour, le bichon qui aboie. Les journées s'y passent toujours calmement depuis que mon frère et moi nous ne nous battons plus. On se lève, un petit déjeuner paresseux autour de Chocapic, une douche rapide après passage sur la balance-menteuse. Ensuite viens le repas, toujours excellent, trop copieux mais tellement bon. Des patates sautées, des rillettes et du saucisson d'Italie, des haricots du jardin, de la sole et du clafoutis. Des choses simples mais bonnes, des produits toujours de la meilleure qualité et en quantités extraordinaires, comme ci le pouvoir d'achat morose n'avait pas de prise sur mon ancienne grande bourgeoise de grand-mère.
Le reste de la journée suit le même rythme, entre activités timides et collations méritées. Le tout sans rien faire puisque mamie ne partage pas sa besogne, préférant rester en coulisses en devisant avec le chien. Elle nous dit que "vraiment qu'est ce qu'elle ne ferait pas pour nous" et qu'elle se fatigue pour nos petites personnes mais on le sait tous qu'elle adore nous avoir et nous couvrir d'attention. Mon frère et moi somme sa famille la plus proche aujourd'hui et c'est en partie avec elle que j'ai passé mon enfance. J'aime l'écouter parler de ses amis du coin, de Jean Rochefort et de ses chevaux, de sa vie d'avant dans les beaux arrondissements, des soirées boulevard Exelmans, de la réception dans la galerie des Batailles à Versailles, des bonnes et des manteaux de fourrure. Ma mamie a de la classe et une vie qui a tout d'un autre temps. Elle me parle de mon grand-père, le grand homme absent de ma vie, l'homme de science, celui qui avait la fortune, les idées et la vie, celui qui continue d'exister un peu à travers les souvenirs épars de ma grand-mère, amoureuse toujours jeune de cet homme opaque aux contours flous. Elle me parle de "ton grand-père" qui n'est pas une réalité tangible mais dont le mystère et l'esprit me manquent. Elle me dit souvent la même chose mais ce n'est pas grave. Qu'importe qu'elle se répète et qu'elle ne soit plus aussi jeune que je la connaissais. Elle est là et avec elle la certitude d'une histoire qui me fait rêver, la sécurité d'un îlot qui ne bouge pas, d'un monde légèrement changeant mais qui tient toujours.

La vie avec elle est ennuyeuse à la longue mais je reviens toujours la voir car sa maison en bord de forêt, c'est la maison de mes souvenirs, mon domaine de petite fille.
Tout ça pour dire que deux jours chez ma grand-mère à vivre une vie de pseudo-rentière, à ne se soucier de rien et à ne penser à rien d'autre que la fin palpitante de Millénium auraient du être une partie de plaisir sans ombre au tableau. Mais il y en a une et elle est rouge.
J'ai passé l'après-midi à lire la Reine dans le palais des courants d'air sous un parasol, les jambes pliées et les pieds dans une bassine d'eau assurant un maintien à une température convenable de ma personne. 
Et j'ai quand même attrapé un coup de soleil.
Sur les genoux.
Les deux.
Rouges.
Blasée.

La photo date de l'année dernière, le jardin de ma grand-mère, autres circonstances. Pas de rapport avec l'humeur du jour si ce n'est l'endroit. Une image du bonheur sans doute et l'idée que ma vie est ici toujours aussi simple et joyeuse qu'il y a 15 ans quand je suis montée pour la première fois dessus.