
Artium et Dyenis ( je ne sais toujours pas comment ça s'écrit honte à moi ) sont arrivés en France depuis un mois, adoptés dans le bonheur par mon oncle et ma tante. Ils viennent des grandes plaines russes, près de Iekaterinbourg, plus précisément de Perm dans le district de la Volga, juste avant l'Oural comme cette carte très claire vous le dira sans doute. Autrement dit pas la porte à côté.
J'essaie encore et toujours de m'imaginer quel choc et quels changements intenses ils doivent vivre depuis qu'ils sont avec nous. Sans tomber dans le misérabilisme, mes cousins ont passé leur enfance dans un orphelinat sans trop de moyens, dans une petite ville reculée, à mille lieux de la vie aisée et de l'ouverture sur le monde qu'ils commencent à entrevoir. Quand mon oncle leur a montré une photo de la Tour Eiffel les loulous croyaient que c'était sa maison. Sentez le décalage . . .
En tous cas, ils me font absolument craquer. Je suis désolée d'imposer ma famille à la une mais on ne reçoit pas des petits diables russes tous les jours.
Parce qu'il faut le dire, la paire a de l'énergie à revendre. Les parents sont déjà sur les rotules et une aprem avec eux vous remplace l'aérobic-abdo-fessier hebdomadaire. Ça fonce à trottinette u mépris des règles de circulation les plus élémentaires ( on ne rentre pas dans les gens ), ça court, ça rigole, ça se pousse et ça s'émerveille. Pour tout et pour rien, pour la moindre chose. Avec une prédilection pour ce qui touche à l'eau. Une fontaine vaut tous les trésors du monde à leurs yeux. Ici les deux sont restés scotchés devant l'arrivée d'eau d'un bassin, ça mousse et ça va vite que demande le peuple ? Parmi la centaine de mot qu'Artium connaît déjà, celui que j'ai le plus entendu c'est foooontaiiine ( avec une voix grave faite pour rouler les "r"). Vu mes capacités intellectuelles réduites et mon sens du jeu 1er âge ultra-développé, pas la peine de vous dire que je suis aux anges. Où qu'il est le bébé ah le voilà version grands garçons, course endiablée au milieu des fous rires et inventions en tous genre autour de légo, de feuilles mortes et de crocodile articulé. Le genre de preuve incontestable que l'âge adulte n'est pas encore pour moi.
Vous l'aurez compris, je suis amoureuse. Ces deux anges farouches m'ont fait fondre du début à la fin. Pas toujours facile quand on ne parle pas la même langue et qu'ils restent malgré tout encore un peu étrangers à leur nouvelle vie. Mais le visage rayonnant d'Artium et le rire gigantesque de Dyenis valent toutes les peines et tous les efforts. Ce n'est que le début et je vais savourer tous les moments avec eux, de joyeuses découverts, d'amour à la pelle et d'émerveillement.
Merci mes oiseaux.


