dimanche 5 octobre 2008

Entendre

Jeudi soir, la ville était à moi. Non pas que je développe des obsessions mégalomanes (quoique . . . ), et que je la joue Trump de Paris. Simplement jeudi j'ai traversé un bout de la ville avec mes gambettes et j'ai été émerveillée. Rien de spécial pourtant, pas de Nuit Blanche bruyante, de grandes installations, d'illumination de Noël ou d'éclipse irréelle. 

La rue Saint-Maur comme une longue allée silencieuse. Pas un chat dans cette rue d'habitude si animée. On entend la ville, je veux dire on n'entend pas de voitures, de klaxons, d'agressions sonores, de voix de partout. Un monde du silence sans Cousteau ni plongée, le bitume remplaçant le Grand Bleu. Et c'était presque incroyable, comme irréel d'entendre tous ces bruits. Des bruits légers, simples et clairs comme celui de mes bottes sur le bitume, une sirène au loin qui trace dans la nuit ou une conversation qui emplit un boulevard. Et un bonheur pour les yeux avec cette lumière de fin du monde, de lampadaire fatigué sur la grisaille ambiante. Les perspectives les plus modestes s'ouvrent, une voiture devient comète et le gris qui endort se réveille en un camaïeu mystérieux. Désolée pour les figures de style de seconde zone mais c'est aussi ces genres de choses stupides qui se réveillent quand on marche la nuit. L'impression d'assister à des scènes uniques, à des tours de force héroïques et des moments gracieux même s'il n'en n'est rien. N'importe quel bout de trottoir devient une scène. La nuit nous appartient (je sais, celle là est facile). 
Je ne sais pas si le monde appartient à ceux qui se lève tôt mais je préfère rêver dans la nuit grise et la ville qui dort.

3 commentaires:

Ana a dit…

Et voilà, je suis complètement paris-sick. Bouhouhou.

Anaïs a dit…

Ma petite dame on peut pas tout avoir.
Tu aura toute ta vie pour profiter de Paris-la-plus-belle-ville-du-monde

En attendant c'est moi qui t'envie et qui retourne bosser sur ma machine a teleporter pour passer vite fait de l'autre côté de l'atlantique ^^

conakry a dit…

La nuit est à nous, Paris nous appartient
La nuit est à nous, Paris est un jardin

Je marche dans les rues
A la recherche du bonheur
Est-ce qu'il m'a reconnu
Ou bien est-ce qu'il faut que je pleure

La nuit est à nous, Paris nous appartient
La nuit est à nous, Paris est un jardin

Le soleil s'est enfui
En laissant s'étendre la nuit
S'il y a un peu de vie
C'est grâce à la lune qui luit

La nuit est à nous, Paris nous appartient
La nuit est à nous, Paris est un jardin

J'arrive enfin chez toi
Par la fenêtre je t'aperçois
Les cheveux décoiffés
Tu me demandes de t'embrasser

Dans ta chambre on est bien
On entend venir le matin
Tous les gens sont couchés
Mais nous la nuit nous fait rêver

La nuit est à nous, Paris nous appartient
La nuit est à nous, Paris est un jardin